Créateur de contenus multiawardisé, Trip Richards a plusieurs choses à dire aux gays transphobes…
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Consacré Pornhub modèle de l’année aux Transgender Erotica Awards Show 2020, Star FTM préférée aux GayVN Awards 2021, Trans homme le plus hot aux Raven’s Eden awards 2021, Performeur trans mâle le plus populaire aux Pornhub Awards 2022 et Préféré des fans de JFF aux Transgender Erotica Awards Show 2022, Trip Richards aime se présenter comme un homme transgenre queer, qui plus est travailleur du sexe et éducateur depuis 2013. - Photos : XDR, FTM Trip Takes Bolden's Massive Cock in Every Hole (2020), Passionate Play: Trip & Morgxn Make Love (2020), Trans Boys Gets Pounded avec Atlas Cummings (2024)
Témoin comme nous tous de la médiatisation de mouvements et de discours transphobes émanant de gays, Richards prend la parole pour tenter de les faire réfléchir :
« Les gays devraient avoir honte d'exclure les hommes trans. La langue de la transphobie est juste un recyclage de l'homophobie. Réfléchissez à ça... Les gays ont été positionnés comme des menaces pour les hommes hétéros. On a dit aux gays qu'ils sont des échecs de la virilité, qu'ils ne sont pas de " vrais ” hommes. Les gays ont subi la violence pour leur façon de marcher, de parler et de manifester leurs émotions, ainsi que pour leurs besoins et risques spécifiques. Les gays ont vu leur corps et leurs actes sexuels diffamés et caricaturés. On a dit aux gays que leur fonction biologique est d’être maris et pères [hétéros]. On a dit aux gays que leur identité était une phase, une illusion qui ne devrait pas être validée ou accommodée. Et l’on a dit aux gays de se cacher pour le bien de leur famille, de leurs amis, de leurs employeurs et de la société. Donc quand les gays utilisent exactement ces mêmes arguments contre les hommes trans - que nous n'avons pas leur place dans leurs espaces, que nous devrions rester en tant que femmes, que nous ignorons la biologie, que notre corps est dégoûtant, qu'ils ne sont pas obligés de nous soutenir - c'est non seulement insultant mais aussi révélateur d'un aveuglement profond envers les circonstances communes. Bien que je garde de l'empathie pour la façon dont les gens traumatisés projettent leur douleur sur les autres, il n'y a pas d'excuse. Si vous êtes un gay et un allié trans, Veuillez le crier haut et fort ! Et souvenez-vous que l'alliance ne consiste pas seulement à être attiré par les hommes trans (ce qui est bien, mais c’est un sujet totalement différent), mais plutôt à défendre nos droits, à repousser la rhétorique haineuse et à être une voix cohérente pour une véritable communauté. »
Certes. Mais la logique ne peut faire changer d’avis ceux qui parmi les gays estiment qu’ils n’ont absolument rien de commun avec les trans qu’ils exècrent. Ils sont d’ailleurs si sûrs de faire partie des grands gagnants de l’extrême-droitisation en cours dans nos sociétés occidentales - une extrême-droite qui cible entre autres les trans - que leur désillusion en sera vertigineuse. On ne peut en effet s’empêcher de faire le rapprochement avec un certain Emil Gustav Friedrich Martin Niemöller (1892-1984). Pasteur allemand, il avait soutenu l'accession au pouvoir d'Adolf Hitler. Mais quand le pouvoir nazi mena une lutte contre l’Église protestante pour imposer un « nouveau christianisme », à savoir un clergé raciste et antisémite, Niemöller devint ouvertement un résistant. Arrêté en 1937, condamné dans un camp de concentration en 1938, il y fut retrouvé en 1945 par les Alliés. On lui doit ce poème :
« Quand les nazis sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste. Quand ils ont enfermé les sociaux-démocrates, je n’ai rien dit, je n’étais pas social-démocrate. Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste. Quand ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester. »
Ce poème, qui a connu plusieurs versions de la part de son auteur, suscite également d’innombrables adaptations : il décrit si bien nos compromissions et aveuglements ! Kathryn J Redman, une Américaine, a composé en 2023 ceci :
« D’abord, ils s'en sont pris aux jeunes transgenres, je n'ai rien dit, je n'étais pas une jeune transgenre. Puis, ils s'en sont pris aux adultes transgenres, je n'ai rien dit, je n'étais pas une adulte transgenre. Puis, ils s'en sont pris au mariage pour tous, je n'ai rien dit, je n'étais pas mariée à une personne du même sexe. Puis ils sont venus chercher les lesbiennes et les gays, je n'ai rien dit, je n'étais ni lesbienne ni gay. Puis ils sont venus chercher les couples mixtes, je n'ai rien dit, je n'étais pas dans un mariage mixte. Puis ils sont revenus chercher les Noirs, les Hispaniques, les Asiatiques et les insulaires, je n'ai rien dit, je n'étais ni Noire, ni Hispanique, ni Asiatique, ni insulaire. Puis ils sont venus me chercher, il n'y avait plus personne pour me défendre. »
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