« Sebastian » : Le séduisant acteur Ruaridh Mollica dans le rôle d’un jeune journaliste qui se prostitue à des hommes pour puiser matière à son premier roman

“Journaliste et écrivain en herbe, Max, 25 ans, vit à Londres et travaille pour un magazine littéraire. Sur le point de connaître le succès sur la scène littéraire locale, il travaille la nuit comme travailleur du sexe afin de préparer son premier roman. Ce qui commence par quelques rencontres furtives se transforme rapidement en une vie nocturne secrète sous le nom de son alter ego Sebastian.” Sorti en salle depuis hier, Sebastian du réalisateur Mikko Mäkelä avec en tête d’affiche le séduisant acteur Ruaridh Mollica, donne envie. Voici la bande-annonce…
Que l’on puisse se prostituer pour puiser matière à un roman “crédible” nous rappelle la démarche de la romancière Emma Becker. Celle-ci avait travaillé dans des bordels berlinois de 2014 à 2016 pour écrire La maison, autofiction où elle évoquait son expérience de la prostitution. Sorti en en 2019, le livre connu un tel succès qu’il bénéficia en 2022 d’une adaptation cinématographique éponyme. À Grazia qui lui demandait d’où lui était venu l’idée de travailler dans des bordels, Emma Becker avait répondu cash : « Ça a toujours été une lubie, dont je n'imaginais pas qu'elle soit possible. Et puis un jour, ça m'a frappée comme une révélation : j'avais à la fois le sujet de mon troisième livre et mon gagne-pain. Je trouvais ça génial ! Il y avait bien sûr une part de fantasme dans l'idée d'incarner une prostituée, dont j'avais une vision littéraire, héritée de Maupassant, Calaferte, Zola. Mais en fait, c'était la communauté des femmes qui m'attirait, pas tellement les hommes. »
Dans le même ordre d’idée, Cineuropa a demandé au réalisateur de Sebastian s’il a puisé dans sa vie pour composer son histoire. Mikko Mäkelä répond : « Une des principales questions que je cherche à poser à travers ce film est : dans quelle mesure doit-on connaître un sujet personnellement pour l'aborder dans une œuvre ? A-t-on le droit de n'user que d'empathie et d’imagination pour raconter une histoire ? Je trouve aussi intéressant de demander au public si leur appréciation d’un travail est fonction de son caractère autobiographique ou pas. En même temps, on ne peut pas écrire sans mettre quelque chose de sa vie et de sa perspective dans ce qu'on crée. Donc bien sûr, c’est un film qui a un ancrage personnel (il parle d'un jeune artiste qui cherche à comprendre ce qu'il veut dire au monde et doit opérer dans le cadre d’un système commercial), mais naturellement, il est aussi très fictionnel et imaginaire. »