Tommy Marcus : Interview du producteur de "Videoclub", l’album événement de François Sagat - Partie 2

Tommy Marcus : Interview du producteur de "Videoclub", l’album événement de François Sagat - Partie 2

Cette seconde partie est l’occasion de nous transformer en geeks. Tommy Marcus a joué le jeu en donnant des précisions sur ses choix et références artistiques, ainsi que sur sa façon de travailler avec François afin de faire de Videoclub un album de musique électronique particulièrement réussi…

Avant de travailler ensemble, toi et François aviez déjà dû vous rencontrer lors d’événements où tu étais DJ.
On s’est croisés, oui, mais on ne s’était jamais parlés. Je savais qui il était, mais sans plus car je ne suis pas consommateur de porno.

L’industrie du X ne t’est pas professionnellement inconnue. Tu as fait des musiques pour des films porno gay ai-je lu.
En fait, ce n’est pas exactement ça. Deux de mes morceaux ont été utilisés sous licence sur un film porno gay. C’est tout. Et pour revenir à François, je n’ai jamais eu de fascination pornographique pour lui. Ce n’est pas ce qui nous a réuni. Lors des 21 ans du Dépôt, en 2019, Cyrille, qui gère François, me dit qu’il aimerait faire un disque. Cyrille et moi on se connaît parce qu’on avait concrétisé en 2000 un projet, la cover de You Think You’re a Man de Divine par Chi Chi LaRue. On s’était bien entendus. Et depuis, une fois tous les 5/6 ans, on déjeune ensemble, toujours avec grand plaisir. François n’habitant pas à Paris et avec les problèmes de COVID, le disque ne s’est pas fait. Il était toutefois question d’une reprise de Follow Me. Et en 2022, j’étais complètement dispo et désireux de collaborer avec quelqu’un. François voulait toujours faire ce disque. On discutait à distance, je lui ai envoyé des démos, je lui ai dit qu’on n’allait pas seulement faire un titre, mais deux, trois, quatre, et je l’ai poussé à faire un album qui soit son petit. J’ai voulu qu’il écrive les textes. Il me disait : « Oui, mais je ne sais pas. » Je lui ai mis la pression, je lui ai dit : « Si, tu vas écrire. Tu vas écrire car c’est toi qui vas chanter. Il faut chanter des choses auxquelles tu crois. Je te dis comment il faut faire, mais à la base, je veux que ce soit toi. » Je lui ai donné les clefs et ça l’a hyper intéressé. Il aime être dirigé, c’est un acteur. Je l’ai dirigé, ce à quoi je n’étais pas formé. Au bout d’un moment on s’est retrouvés avec quatorze démos. L’album commençait à avoir de la gueule. Et c’est là où l’on s’est dit : « Lançons un crowdfunding. » François m’a fait confiance et on s’est rencontrés à Paris. Il m’a alors dit quelque chose qui m’a profondément marqué : « Jamais personne ne m’a pris au sérieux. » Et là, je m’en suis fait un cheval de bataille, je me suis dit : « Je vais faire un album où personne ne pourra se moquer de lui. »

C’est exactement ce que j’ai ressenti. Tu ne t’es pas foutu de sa gueule.
Ça a été mon cheval de bataille. Je lui ai dit : « Si tu veux chanter en Français, fais-le, mais on va le doser. Si tu veux faire dans la pop acidulée, on va le faire aussi, mais tout est une question de dosage. Il faut une histoire à raconter, il faut pouvoir défendre chaque choix qu’on a fait, et personne ne se moquera de toi. Je t’en fais la promesse. » Libé, les Inrock, etc, personne ne s’est moqué de cet album.

couverture côté face de l'album Videoclub 
Photographie par Jonathan Icher - Digital retouching, Artwork & graphic design par Benoît Desclaux

Moi j’adore au-delà de la seule personne de François que j’apprécie. Jusqu’à cette interview, c’est toujours François qui est mis en avant. Tu bénéficies pourtant d’une indiscutable notoriété dans la musique électronique.
François est quelqu’un d’extrêmement magnétique. Je sais que lorsqu’on interviewe François, on a envie de ne parler que de François. La boîte de promo qu’on a pris pense aussi que la meilleure chose à faire c’est de parler de François. Je disparais complètement derrière le projet. Je le sais. C’est la règle du jeu.

Mettre en avant François est une évidence. Mais quand on écoute l’album et qu’on se délecte de toutes ses qualités, il faut aussi mettre en avant le producteur. J’ai adoré Janet Jackson dont on a parlé dans la première partie de l'interview. Mais j’étais fan de Jimmy James et Terry Lewis, les producteurs qui lui ont donné sa crédibilité R&B. Fan aussi de Shep Pettibone qui lui a concocté des remix house spectaculaires. Je collectionnais les albums et les maxi 45 produits ou remixés par les mêmes pour d'autres. Chanteurs, producteurs, remixeurs et DJ forment un tout, et vous mettre en avant, toi et François, c’est aussi souligner vos similitudes.
La première fois que j'ai vu François pour l'album, j’ai vu un mec qui a eu le même problème que moi, c’est-à-dire qu’on déteste être enfermé dans des cases. Moi : « Tu es DJ, donc tu dois jouer que de la musique comme ça et comme ça. » Et lui l’a vécu d’une autre manière. Il n’est pas qu’acteur porno. Il dessine, il lit, il est dans la mode, dans la chanson, dans le cabaret, dans le cinéma. Le cinéma fantastique qu’on aime tous les deux a été un vrai sujet d’écriture et c’est pourquoi l’album est lui-même très cinématographique.  

Videoclub. Parlons en en détail. Si son titre, les lyrics et les effets sonores font référence au cinéma, la thématique de l’album est l’histoire du clubbing à travers différents genres : italo disco, house, électro, ambiant…
Non. Ce n’est pas l’histoire du clubbing. On a imaginé différentes versions de François dans des timelines différentes.

Couverture côté pile de l'album Videoclub 
Photographies par Jonathan Icher - Digital retouching, artwork & graphic design par Benoît Desclaux

Timelines différentes ? J’adore !!!
En fait, c’est ce que serait François dans les années 1970, dans les années 1980, dans les années 1990. Au moment où l’album devient un peu 2000, c’est la fin. Tout l’album est conceptualisé ainsi. Le premier titre, Sagat Planet, est divisé en trois parties. Il y a le moment où il entre dans la fusée, le décollage avec l’apesanteur puis le voyage électronique. Ensuite, c’est François dans des temporalités différentes. Un métaverse. L’idée était aussi de jouer sur la surprise. Personne ne s’attend à ce que François chante très bien. Personne ne s’attend à ce que François soit un vrai chanteur. L’idée était de dire que l’intro, à savoir Sagat Planet, on ne sait pas s’il chante ou s’il parle, et on met encore le flou artistique avec le morceau suivant Space. Et on fait un vrai morceau de house ancré dans les années 1990 avec I Don’t Want To Break Your Heart. Et la voix de François, d’un point de vue technique, a été là mixée différemment.

Justement, à la fin du morceau, il y a une envolée soulful. C’est vraiment la voix de François ?
Oui. François chante vraiment très bien. On ne met pas assez en avant qu’il chante très bien. Et que c’est un acteur. Et ça l’a aidé dans la partie enregistrement. Ça a été très rapide. On a enregistré l’album en trois jours. Et on a fait une retouche juste pour un morceau. Il a été très impliqué. Le fait qu’il soit acteur ramène à la comédie musicale. La comédie musicale, ce sont des chansons chantées par des acteurs. Le fait qu’il soit acteur m’a aidé à comprendre l’intention qu’il voulait mettre et la justesse aussi.

Le clip de I Don’t Want To Break Your Heart. Sexe, folie, hallucination, paranoïa, sang… Réalisé par Manuel Marmier et mettant en vedette Adrien Millet et François lui-même, le clip puise merveilleusement dans le giallo, cinéma de genre italien des années 1960 aux années 1980…

    Dark City m’a rappelé le son Duck Beats de Strictly Rythm
Exactement. Dark City est un morceau qui parle des années 1990 et du moment où jeune, tu te baladais sur les Champs-Élysées avec assurance pour arriver au Queen. Une effervescence qui n’existe que dans les années 1990.

The Boys Club a quelque chose de Stonebridge
La basse est complètement Stonebridge. Et The Boys Club est la version lumineuse de Dark City. C’est la même fête si on était au paradis. Les morceaux se répondent dans l’album. The Boys Club répond à Dark City.

Meant To B. Shazz y est crédité.
À la base, le texte était plus léger. Noir, mais léger. Quelque chose de légèrement méchant. Et c’est Shazz qui a pris le partie de faire une prod complètement French Touch, celle des années 1990. « Utilisons des flangers et des phasers. Rejouons sur Modjo. Rejouons sur Stardust. C’est trucs-là. » En plus, Meant To B est très inspiré dans les claviers et les cuivres du Into The Groove remixé par Shep Pettibone dans l’album You Can Dance. C’est entre la French Touch et le You Can Dance de Madonna.

Dark Matter reprend une boucle hypnotique du Don’t Let Me Go de ton album Airtime.
Oui. C’est le morceau qui a servi au crowdfunding. Il a été l’un des premiers morceaux qu’on a fait. Le texte de François, je le trouvais d’une beauté et d’une noirceur. C’est le moment où tu t’arrêtes de voyager, tout d’un coup, et que tu regardes et te rends compte de la noirceur de ce qui se passe. Sur la K7, Dark Matter se trouve à la fin de la face A.  C’est le truc avant de redémarrer. Je trouvais ce morceau tellement beau que je l’ai développé, j’ai fait cette basse à la Giorgio Moroder au milieu, j’ai répété le texte de François. Je pense que c’est l’un des morceaux préférés de l’album. Le plus triste et crépusculaire. Et moi qui ai été inspiré par toute la trip hop que j’écoutais, Massive Attack, Portishead, Goldie et son Inner City Life et le drum and bass…  Dans l’album, il y a tout le temps des petites voix parasites très inspirées par Blade Runner. Quand tu regardes le film, il y en a tout le temps et il y en a beaucoup dans l’album. The Boys Club commence par une voix, In Extasy il y a des voix qui arrivent, Dark Matter, il y a plein de petites voix, tu ne sais pas trop dans quelle langue. C’est le morceau le plus noir…

J’ajouterais aussi l’un des plus hypnotiques.
Il fait du bien dans l’album. Il rend l’album sérieux.

La vidéo du crowdfunding via GoFundMe avec en extrait le morceau qu'on connaîtra sous le nom de Dark Matter…

Quand je l’ai entendu, j’ai vraiment cru au sérieux du projet de François. On sortait de la dance…
Je ne voulais pas lui faire un album de dance. Je voulais lui faire un album de musique électronique, un album electronica qui recouvrait tout un tas de musiques électroniques.

Fairytail. J’ai lu que c’était de l’italo disco. Genre Den Harrow ?
C’est ça. Valérie Dore aussi. C’est une espèce de dance mais plus lente, plus italienne. (Rires.) Un peu tapageuse et à la fin de Fairytail, il y a un décrochage très… De toute façon, après Dark Matter, l’album n’est plus pareil. On arrive à une deuxième partie qui est plus expérimentale. À la fin de Fairytail, j’ai mis du trap, des guitares un peu saturées. Dans mes albums précédents, j’avais déjà mis de l’italo disco. C’est un truc que j’aime bien. I Can’t Explain, qui est dans Brut, c’est complètement italo disco.

Le clip de Fairytail. Réalisé par GhostKids, il joue sur les codes de la lyric video et sur la sensualité bestiale de François qui se transforme en satyre…  

In Extasy
C’était un morceau qui était trop lent. Shazz m’a aidé en me disant qu’il fallait absolument l’accélérer et mettre une basse à la Bronski Beat. Je me suis aussi rapproché de Moby, parce que je suis fan. D’une chanson pop, je lui ai fait une queue aussi longue que la première partie, avec ces petites voix, ces nappes et ses violons qui arrivent. In Extasy est un mille-feuille avec des choses qui montent, qui se répondent, avec des harmonies qui changent. Ce qu’on dit avec François, c’est que ce morceau est over the top.

Avec Television, on pense à Kraftwerk, jean-Michel Jarre, Telex…
Exactement. C’est vachement bizarre ce morceau parce que tu as l’impression d’entendre plein de choses, mais j’ai juste joué sur un vieux synthé. J’ai demandé à François s’il voulait en faire un interlude instrumental ou l’habiller de quelque chose qui lui correspond parce qu’il est autre. François l’a trouvé cool aussi. Hans Zimmer, le compositeur de musique de films dont je suis fan, explique que pour faire une composition, on n’a besoin que de deux notes. Ces deux notes deviennent de plus en plus imposantes. Television, c’est deux notes. Mais en jouant avec le séquenceur, les arpégiateurs, le fait que la séquence est en boucle, ça donne l’impression d’une mélodie. Or ça n’en est pas une. C’est une illusion de mélodie. François fait ce texte rigolo sur la télévision, la technique, et en sous texte il y a la trahison, la contamination, etc. C’est un vrai morceau technique car la voix de François est décalée pour donner l’impression d’artificialité.

Chemical Game et « les jeux électroniques »…
Television est vraiment l’intro de Chemical Game. C’est un morceau qu’on a refait six mois après. On voulait que ce soit très électronique mais on avait trop appuyé dessus dans la première version et ça en devenait trop kitsch. On l’a refait. On a radouci, on a ajouté un couplet, et le morceau est devenu pop, genre générique de Miami Vice, très années 1980, très Axel F, Harold Faltermeyer.

Up All Night, un titre haletant et lycanthropique…
C’est le seul morceau dont la démo existe depuis très longtemps. Je travaillais sur un album, Music For Sex Club. J’en ai marre d’aller dans des bordels et d’écouter de la mauvaise musique. Donc à un moment je me suis dit : « Je vais faire un album qui sera hyper répétitif, hyper sur le même tempo, hyper qu’il n’y ait rien qui te sorte de tes pulsions, mais qui soit ludique. » L’instrumental de Up All Night était l’un des morceaux de Music For Sex Club. Quand je l’ai fait écouter à François pour savoir si ça l'intéressait, il a adoré. J’ai appris avec Kamel Ouali que ce n’est pas parce que tu montres du sexe qu’il faut que ta musique soit sexuelle. Car ça fait contre-emploi. François y voyait quelque chose d’hyper-sexualisé et de très gay. Et comme je te l’ai dit, les morceaux se répondent. François est un fan de film d’horreur. Fairytail parle du satyre. Et là il voulait parler de la figure du loup-garou. Je lui ai dit : « Vas-y, développe un texte sur le loup-garou. » Le morceau est tellement club que le refrain doit être bref. « I’ve been up all night, I’ve been up all night, I’ve been up all night » C’est comme « I Don’t Want To Break Your Heart, I Don’t Want To Break Your Heart, I Don’t Want To Break Your Heart » Comme Rihanna, « Where have you been all my life? Where have you been all my life? Where have you been all my life? » J’ai donc cassé le refrain pour ne faire qu’une phrase et après on s’est dit que ce serait bien d’en faire un film dans le film. Je lui ai fait un générique de début, un générique de fin, avec une femme qui fait « Ah » coupé net. Et on y va à fond. On parle d’un loup-garou, eh bien on va entendre un loup-garou. Et personne ne trouvera ça bizarre.

Il y aura un clip ?
Il est en préparation…

Intermission…
C’est la fin du voyage. Il en parle. Il dit : « I’ve been searching for love, I’ve been looking for joy, I’ve been looking for lust, I’ve been searching for you » et au final il n’a rien trouvé. Je voulais retrouver l’ambiance musicale des plus noirs dans les films italiens des années 1970/1980. Je suis un fan de Cannibal Holocaust. Au moment où il y a cette fameuse scène de tuerie, derrière se joue de la musique funk. Donc il a rien trouvé, mais on va mettre un titre funk, up tempo. Et surtout il y a ces « na, na na na na na » qui se perdent et François qui s’explose dans l’espace temps..

Et dernier titre de l’album, Follow Me.
C’est le premier titre prévu à la base. Mais il faut le voir dans l’album comme un générique de fin, presque un morceau bonus.

C’est une reprise étonnamment éloignée de l’original. Le résultat est top !!!
Le problème de François avec ce titre, c’est qu’il a toujours été hyper fan de l’original et que j’ai ressenti qu’il avait peur de la réaction que susciterait sa reprise. Il fallait donc faire quelque chose d’autre. De s’éloigner au maximum de l’original, tendance disco et cuir, vers quelque chose de « kitsch ». C’est-à-dire utiliser des gimmicks des années 2000 qu’on n'avait pas encore mis sur l’album, parce qu’il s’en sépare. Follow Me est un bonus ludique. Je voulais aussi que le volume de la voix de François baisse alors qu’il chante jusqu’à la fin, comme ça se faisait à l’époque dans le disco.

Que toutes tes indications donnent envie de découvrir l’album et aident à encore mieux apprécier ses qualités et richesse.  As-tu enregistré d’autres morceaux avec François ?
Non. Tout est là, dans l’album.

Et la suite ?
D’autres remix et quelque chose dont je suis très fier mais que je ne peux pas encore évoquer. Et j’adorerais qu’il y ait une tournée. Faire un spectacle car je pense que l’album s’y prête. Un spectacle où François se dévoile. Un peu entre le one man show et le concert. Quelque chose de très mis en scène.

Un remix “trip hop” - même s'il n'en a pas le nom - de I Don't Want To Break Your Heart…

Cette tournée, on croise les doigts pour qu'elle se fasse !!! Un grand merci encore pour l'interview et cet album qui met comme jamais en valeur François, le chanteur et le parolier.
Au moment de l’enregistrement, François a été incroyable. Au moment de l’écriture, il a été incroyable. On a vécu un truc super beau.

Premier album solo de François, Videoclub est sorti en digital le 7 juillet 2023. il arrive enfin en version CD avec une édition prévue en K7. Les commandes sont ici.
 

 

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